Gastroparésie : quand votre estomac perd la cadence

Ballonnements, nausées, satiété précoce… Si ces symptômes vous parlent, votre estomac souffre peut-être de gastroparésie. Ce trouble méconnu, qui ralentit considérablement la vidange gastrique, peut vite devenir un véritable calvaire au quotidien. Mais pas de panique ! Avec un diagnostic précis et une prise en charge adaptée, on peut retrouver un rythme digestif harmonieux. Suivez le guide pour comprendre et apprivoiser cette pathologie.

Un voyage au cœur de votre tube digestif

Avant d’entrer dans le vif du sujet, faisons un petit rappel sur le fonctionnement normal de votre système digestif. Ce long tube qui relie votre bouche à votre anus est composé de plusieurs organes aux fonctions bien spécifiques :

  • L’œsophage, ce tuyau musculaire qui achemine le bol alimentaire jusqu’à l’estomac.
  • L’estomac, ce grand sac élastique qui reçoit, stocke et prépare les aliments en vue de leur passage dans l’intestin grêle. C’est un peu l’antichambre de la digestion !
  • L’intestin grêle, ce long boyau de 4 à 7 mètres où s’effectue l’essentiel de l’absorption des nutriments, grâce aux enzymes sécrétées par le pancréas et le foie.
  • Le côlon (gros intestin), ce tronçon final qui récupère l’eau et les derniers minéraux avant d’évacuer les déchets.

Vous l’aurez compris, chaque section a un rôle précis et complémentaire dans la digestion. Mais que se passe-t-il quand ce bel engrenage se dérègle ?

La gastroparésie, cette grande ralentisseuse

Imaginez que votre estomac, au lieu de se contracter régulièrement pour broyer les aliments et les propulser vers l’intestin, se mette à lambiner… C’est exactement ce qui se produit en cas de gastroparésie !

Ce trouble de la motilité gastrique survient lorsque les nerfs qui contrôlent les mouvements de l’estomac sont endommagés ou dysfonctionnels. Résultat, la vidange de l’estomac vers l’intestin grêle est considérablement ralentie, provoquant un encombrement gastrique et des symptômes très inconfortables :

  • Des ballonnements et une impression de lourdeur après les repas
  • Des nausées et des vomissements
  • Une satiété précoce (on est vite rassasié même avec de petites quantités)
  • Une perte d’appétit et de poids à la longue

Bref, la digestion tourne au ralenti et devient un véritable parcours du combattant ! Mais quelles sont les causes de ce dérèglement ?

Les grands coupables de la gastroparésie

Dans un tiers des cas, c’est le diabète qui est responsable de la gastroparésie, en abîmant les nerfs digestifs par un excès de sucre dans le sang.

Mais bien d’autres situations peuvent aussi perturber la motricité gastrique :

  • Les maladies neurologiques comme Parkinson ou la sclérose en plaques
  • Certaines infections digestives (ex : gastro à Campylobacter)
  • Les opérations de l’estomac qui touchent le nerf vague
  • La prise de certains médicaments (opiacés, antidépresseurs, compléments de fibres…)

Parfois, malgré des examens poussés, on ne retrouve pas de cause évidente à la gastroparésie. On parle alors de forme idiopathique. Un vrai casse-tête pour les médecins !

Mais dans tous les cas, il est essentiel de poser un diagnostic précis pour mettre en place des solutions adaptées. Alors comment procède-t-on ?

Traquer la gastroparésie : mode d’emploi

Face à des symptômes évocateurs de gastroparésie, votre médecin va d’abord s’assurer par un interrogatoire et un examen clinique minutieux qu’il ne s’agit pas d’une autre pathologie digestive.

Il pourra ensuite vous prescrire des examens complémentaires comme :

  • Une gastroscopie pour visualiser l’intérieur de l’estomac et éliminer un obstacle mécanique
  • Un transit baryté pour suivre la progression du bol alimentaire
  • Une scintigraphie de vidange gastrique, examen clé qui mesure précisément le temps de passage des aliments radiomarqués de l’estomac à l’intestin. C’est un peu le chronomètre officiel de la gastroparésie !

Une fois le diagnostic confirmé, il est temps de passer à l’action pour retrouver un rythme gastrique plus dynamique !

Les 3 piliers de la prise en charge

Face à la gastroparésie, trois approches complémentaires vont être mises en place, en fonction de la sévérité de vos symptômes :

  • 1) Des changements alimentaires ciblés
    Exit les plats trop gras ou trop riches en fibres qui ralentissent la vidange gastrique ! Place aux repas fractionnés, aux textures lisses faciles à digérer. L’objectif : soulager les symptômes sans pour autant sacrifier l’équilibre nutritionnel.
  • 2) Des médicaments prokinétiques
    Ces molécules comme le métoclopramide ou la dompéridone vont stimuler les contractions de l’estomac et accélérer son travail d’évacuation. Votre médecin évaluera laquelle vous convient le mieux.
  • 3) Des approches chirurgicales
    Dans les cas les plus sévères, résistants aux traitements classiques, une intervention peut être proposée pour poser une sonde jéjunale qui « court-circuite » l’estomac défaillant.

Bien sûr, chaque stratégie sera adaptée à votre profil par votre médecin et/ou votre diététicien-ne. Car l’essentiel est de vous aider à mieux vivre avec ce trouble chronique qui peut considérablement affecter votre qualité de vie.

Composer une assiette réconfortante

Lorsqu’on vous annonce une gastroparésie, vous vous demandez sûrement ce que vous allez pouvoir manger… Pas de panique, avec quelques ajustements, vous pourrez continuer à vous régaler !

Le maître-mot sera de privilégier des aliments faciles à digérer, qui ne surchargent pas votre estomac ralenti. Au menu donc :

  • Des féculents raffinés (riz blanc, pâtes, pain blanc…)
  • Des viandes tendres, hachées finement ou mixées
  • Des légumes cuits, réduits en purée si besoin
  • Des fruits pelés et des compotes
  • Des produits laitiers si vous les tolérez

En revanche, il faudra limiter au maximum :

  • Les graisses animales et fritures
  • Les aliments riches en fibres (céréales complètes, légumineuses, fruits secs…)
  • L’alcool et le tabac qui dépriment la motilité

Et surtout, fractionnez au maximum vos repas en 5 à 6 prises par jour, en mangeant lentement, bien assis, et en évitant de vous allonger juste après. Toutes ces petites astuces limiteront la stagnation des aliments dans votre estomac.

Et si malgré ces ajustements les symptômes persistent, votre diététicien-ne pourra vous orienter vers des aliments encore plus faciles à digérer.

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